XIX ème siècle. Prague est incontestablement une ville de vampire. Cette ville, j’y vis. Comme vous peut-être ? Si ce n’est pas le cas mais que vous souhaitez vous y installer je dois avant tout vous dire que la vie n’est pas simple et que toute personne trop libertine sera des plus mal vus. Nos relations avec la race humaine sont sobres et neutres bien que parfois il y ait quelques…accidents. La plupart d’entre eux ne connaissent pas notre existence. Leur sang nous attire. N’est-ce pas naturel d’assouvir sa soif ? Des légendes farfelues courent sur nous. Y croyez-vous ? Vous devriez. Enfin…Crucifix, ail, eau bénite et croix sont des foutaises. Nous sommes plus puissants que dans vos songes les plus fous. Nous représentons deux races distinctes qui en aucun cas ne doivent avoir de contact autre que visuel. Nous nous croisons dans la rue. C’est tout. On peut leur parler. Mais pas de contact physique en plein jour. Sinon cela risquerait de tourner au bain de sang. Soyons nobles mes amis et délaissons cette race sans le moindre intérêt. De plus, ils se font de plus en plus rares…

Vous savez, pour ma part, cela fait des siècles que je vis et que je suis ici. La principauté n’a pas toujours existée bien que la relation entre le pouvoir et le peuple n’a jamais été bien claire. Il y a de cela bien des années maintenant que nous avons un Prince qui préside la ville toute entière et chacun lui doit respect. Oubliez quelque instant cette image de roi, de reine et de trône mais imaginez plutôt un être puissant et dangereux dont la noblesse dépasse quiconque, qui tiendrait à sa guise tout un peuple, toute une race. Il ne se contente pas d’avoir Prague. Il siège à Prague, telle est la nuance.

Mon but comme celui de mes camarades ? Cacher aux humains notre existence. Cette ville est nôtre mais si nous ne voulons pas éveiller de soupçon nous devons nous fondre dans la masse. Masquer les apparences. Jouer un rôle. Notre Prince gouverne aussi le monde exigu des humains mais cette fois-ci, son pouvoir s’arrête aux frontières de la ville. J’oublis régulièrement comment ils le nomme. Qu’ils sont sots… Si jamais, par votre faute, notre Secret viendrait à s’ébruiter, votre mort serait des plus douloureuses, croyez moi. Le Prince n’aime guère ce genre d’individus…