Je commencerai mon histoire par "il était une fois". Je sais, c'est banal, mais les traditions sont de belles choses qui marquent les temps et traversent les époques sans égratignure avec une majesté sans égale.

Il était une fois, donc, deux jeunes sœurs qui vivaient dans l'Espagne du 18ème siècle. Elles étaient belles et de sang noble, à elles seules, elles représentaient les joyaux de la famille. Leur père tenait à elle plus qu'à sa propre vie et Amélia et Maria, puisque c'était leur nom, chérissaient leur père de tout leur cœur. Pourtant, une nuit, les deux princesses disparurent avec assez d'or pour construire un palais de diamants et leur nourrice qui ne les avait pas quittées depuis 17 années. Elles ne reparurent jamais et l'homme, seul et désespéré, sombra dans la folie, cherchant partout ses filles chéries et voyant leur fantôme chaque nuit de pleine lune.

L'histoire ne le raconte pas, mais je crois important d'ajouter quelques mots. Cette bonne vieille nourrice était une bohémienne qui avait du quitter sa famille. Les journaux parlèrent d'assassinats et d'enlèvements. On accusa la gitane de tous les maux, de toutes les abominations. Car à tout acte, il faut un coupable de choix. Mais ce que ces gens sans pitié ignoraient, c'était que les belles l'avaient suppliée de les emmener loin du château car le secret qu'elles portaient était bien trop lourd pour leur frêles épaules. Elles avaient bien sûr peur de faire souffrir leur père, mais ce fardeau était bien trop dangereux, il fallait à tout prix écarter le mal du seul parent qui leur restait.

Ne croyez pas qu'elles ne réfléchirent pas aux conséquences. Ne les jugez pas coupables d'avoir éloigné le Malin de l'âme honnête de celui qu'elles aimaient et adulaient. Car Satan avait élu domicile dans le cœur de Maria, cet être maléfique la rendait nerveuse et imprévisible. Même sa sœur, sa jumelle, ne pouvait croire que cette femme à l'apparence de celle qui avait partagé le ventre de sa mère était bien qui elle prétendait être.

Amélia et Maria parvinrent à convaincre leur nourrice alors que la belle possédée était consciente. Le voyage fut rude, mais elles finirent par arriver aux Amériques. Là-bas, elles tentèrent de tuer le monstre qui emprisonnait l'esprit de Maria. Malheureusement, elle finit par mourir d'épuisement à force de lutter contre ce monstre sans état d'âme. Quand il quitta le corps de l'ange défunt, Amélia l'aperçu, silhouette sombre, errante et menaçante. En se rendant compte qu'elle pouvait voir le tueur de sa bien-aimée moitié, elle se rua sur lui et parvint à l'empoigner. Aussitôt un froid mordant l'envahit et elle perdit connaissance. La nourrice qui n'avait rien vu mais qui était pleine de sagesse ancestrale nomma sa fille adoptive gardienne des êtres purs.

Bien plus tard, elle rencontra un jeune homme de faible condition. Ils se marièrent et eurent trois enfants : Maria qui voyait, entendait et pouvait toucher les morts, Susan qui voyait et entendait les esprits mais ne pouvait que ressentir la glace de leurs âmes et enfin Gabriel, qui lui sentait la présence d'êtres intouchables sans jamais les apercevoir. A leurs tours, ils se mêlèrent avec de simples humains et peu à peu les sensations s'estompèrent. De génération en génération, les esprits, les âmes et le Malin retombèrent dans l'oubli...

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Quand j'ai découvert Los-Angeles, qui aurait pu croire que j'y retrouverais la trace de mes ancêtres. Moi qui rêvais de strass et de paillettes, des feux de la rampe, de gloire et de succès, comment aurais-je pu penser que mes ambitions me mèneraient en ces lieux hantés par un passé loin d'être révolu ?

J'aime cette ville, la cité des Anges est le berceau de tout ce que l'art peu offrir à une étoile montante. Ma carrière m'a poussé à des sommets plus élevés que l'Everest mais jamais je n'ai ressenti pareille sensation que lorsque j'ai découvert que sous les pieds des grattes-ciels, des théâtres et des cinémas reposait un membre de ma famille. Au fait, je m'appelle Maria Constellano. Ce nom vous évoque-t-il quelque chose ? Mon prénom peut-être, puisque la légende ne parle pas de cette famille damnée.

J'ai 48 ans et je n'ai plus le courage de cacher tout ça, il faut que je livre mon fardeau à mon tour. Je vois les morts et je leur parle quand je me sens seule. Ils emplissent les murs de cette bonne vieille université dont je suis aujourd'hui la directrice après y avoir enseigner. Parfois, certains d'entre eux possèdent mes étudiants et dans le noir, je crains pour leur vie innocente, mais j'ai appris que les esprits, qu'ils soient bons ou mauvais, ne font pas de mal à leurs hôtes, ils les endorment et prennent leur place.

Je divague. C'est sans doute la chaleur... Ce matin, j'ai remarqué qu'un jeune homme parlait tout seul. Peut-il les voir lui aussi ? A moins qu'il ne répète un rôle pour ses cours. D'ailleurs peut-être devrais-je parler un peu de mon université. C'est le paradis pour tous ceux qui désirent se lancer dans le cinéma, le théâtre ou l'art du spectacle. Qu'ils aspirent à la mise en scène, le scénarisme, la comédie ou à toutes les technicités que permet ce vaste domaine, ils viennent de toutes les régions du monde se frotter à la dureté du showbizz et à la douceur de la vie d'étudiants. Et pourquoi pas un peu aussi, au spiritisme et à l'étrange...

Paris,

Capitale de la France, de la mode, de l'amour... Une avalanche de qualificatifs destinée à attirer les touristes. Mais les apparences sont trompeuses et on m'a confié la tâche d'ouvrir vos esprits étriqués.

Vous allez mourir !

C'est une généralité, certes, mais il se pourrait que l'heure de votre mort ne soit plus proche que vous ne le pensez. Oui, la mort vous pourchasse inlassablement, si belle dans son long linceul d'ébène, flottant au gré des courants écarlates.

Cachés dans l'obscurité, des yeux vous guettent, attendant impatiemment que vous fassiez votre dernier pas. Ils sont partout, ils vous entourent et ce depuis la seconde guerre mondiale. Et Vous ! Pauvres inconscients que vous êtes, n'aviez même pas remarqué leur présence malgré les signes ! Meurtres en série, disparitions inexpliquées ou mutilations en tout genre... Vous auriez dû être plus vigilants ! Maintenant, il est trop tard pour les conduire en dehors de la ville.

Vampires. Lycans. Telle est votre punition, votre fardeau !

L'accepterez-vous ?
Ou préférerez-vous la douceur de l'ignorance ?

Combattrez-vous ?
Ou deviendrez-vous l'une de ces créatures immortelles ?

Telle est la question !


Et cette question, je vous la pose aujourd'hui !

Terrible... Apocalyptique... Dantesque. Tous ces mots pour tenter de qualifier l'année 2040 me semblent être de doux euphémismes comparés à la situation actuelle. Paris est au bord du gouffre et peu de monde semble s'en soucier. Ne recherchez-vous que la mort ou ce peut-il qu'il existe encore une petite étincelle d'espoir en vous pour combattre cette horreur quotidienne ?

Les autorités constatent une recrudescence des actes de vandalisme et de violence sans pour autant, parvenir à mettre la main sur les coupables. Si ça ne se produisait qu'à Paris, la terreur ne serait pas aussi palpable. Seulement, il ne s'agit pas uniquement de la capitale, ni même de la France, mais bien du monde entier... Les voitures incendiées, les fusillades ne sont pas rares auxquelles s'ajoutent les accidents tels que les explosions d'immeuble dû à une fuite de gaz... Mais en y réfléchissant, est-ce réellement des incidents isolés ? De nombreuses théories viennent expliquer cet accès d'agression, mais l'une d'elle est plus inquiétante que toutes les autres réunies :
Terrorisme
Les créatures surnaturelles sont plus nombreuses que jamais et leur goût pour le sang frais est plus que présent. La Mort observe d'un œil plein de tendresse, le sourire aux lèvres, ces malheureux dont les cris angoissants se répercutent en échos contre les murs, espérant, sans doute, qu'un mystérieux sauveur les délivre de ce sort atroce. Malheureusement, ces sauveurs se font rares...

Vous êtes seuls, acceptez-le !


Les lycans cavalent au gré de leurs envies, toujours solitaires, à la recherche d'une proie savoureuse ou d'un compagnon d'une nuit. Leur légendaire bestialité est toujours aussi impressionnante tant est si bien qu'il n'est pas rare de retrouver les restes d'un cadavre sanguinolent. Hier, il suffisait de suivre les rats ou alors cette odeur putride pour découvrir les corps près des quais ou au fin fond des bois. Aujourd'hui, ils sont déposés dans les ruelles sombres, mais se rapprochent inexorablement du centre. Ce qui ne semble pas gêner les tueurs, à croire que le danger ne craint pas la foule...


Mais les lycans ont su trouver un allié au début de cette guerre, soit 30 ans auparavant, en la personne des vampires, également tenu par le secret de leur existence. Même si cette alliance est à mettre au passé aujourd'hui. Toute guerre amène son lot de perte et ces pertes furent importantes dans les deux camps. Si bien qu'un échec était difficilement supportable pour certains sangs froids, appelés les Anarchistes, qui ont vite fait de retourner leur veste au moment propice, éjectant de ce fait le Protecteur de Paris. Ils sont contre l'ordre et les règles établies par cette Eclipse trop envahissante. Cet acte fut-il bénéfique ? A croire que non puisque les vampires ont souhaité le retour de Sieur DeLacroix. Celui-ci réussit à reprendre les rennes et à développer les communautés vampiriques dans toute la France, la maison mère se trouvant à Paris. Le règne des vampires s'étend chaque jour davantage, non sans provoquer des tensions supplémentaires.

Les hunters, quant à eux, se font plutôt discrets après cette guerre meurtrière. Ils se regroupent pour tenter de reformer les rangs et limiter les pertes en cas de mission. Mais leur volonté est encore plus dure qu'auparavant, soufflée par le souvenir de leurs amis abandonnés sur les champs de bataille. Ils reviennent sur Paris alors que les vagues de violence tendent à se multiplier. Les créatures n'ont qu'à bien se tenir car généralement,
après le calme vient la tempête !

Terrorisme ou accidents ?

Complot ou hasard ?

Faites-vous votre propre idée !
Le seul point commun est votre mort prochaine...